Oxfam, la Fondation Schneider, l’Agence Nationale pour l’Emploi des Jeunes (ANPEJ) et UN-Women lancent une recherche sur deux axes :
- Les enjeux de développement liés à la formation, à l'employabilité, à l’insertion professionnelle des jeunes et à la gouvernance des femmes et des jeunes dans la région de Kédougou. Ces thèmes seront investigués de manière globale, à l’aide des perceptions des jeunes et des femmes qui résident dans dix villages ciblés.
- L’étude se penchera plus spécifiquement sur la pertinence d’un projet de formation et d’insertion dans le secteur de l’électrification rurale, dont la description figure en annexe, avec en perspective l’implication d’autres partenaires, notamment le Fonds Social Minier.
CONTEXTE
L’accès aux services énergétiques modernes, en particulier à l’électricité, est un important levier de développement, de lutte contre la pauvreté et de création d’emplois décents en milieu rural. A ce titre, l’électrification rurale est au cœur des préoccupations de développement du Sénégal, en vue de réduire la disparité entre les taux d’électrification urbaine et rurale (28% cf SIE 2013) et de favoriser l’émergence d’une économie rurale.
Au Sénégal, la région de Kédougou est la région qui possède le plus faible taux d’électrification rurale (4%) (SIE 2013). Malgré l’exploitation des mines d’or, les villages situés dans le rayon minier sont confrontés à une situation d’extrême pauvreté et de chômage des jeunes. Cependant, dans le cadre de la convention entre l’Etat du Sénégal et les sociétés minières, les vingt quatre (24) villages de la communauté rurale de Khassanto (Kédougou), qui composent le rayon minier, devaient bénéficier des interventions du fonds social minier .
Selon le Ministère sénégalais de l’industrie, le site de Sabodala, dans le sud-est du pays, est censé générer 8 milliards de FCFA par an au cours des 6 premières années et 18 milliards de FCFA à partir de la 7ème année d’exploitation. Les villages de cette zone devraient disposer d’équipements sociaux de base et de création d’emplois financés par les revenus générés par l’exploitation des mines.
Pourtant, cette activité, entamée depuis les années 1970, n’a pas encore contribué à améliorer les conditions de vie des habitants de Kédougou, en leur offrant de nouvelles opportunités économiques. On observe que les femmes et les filles sont particulièrement exposées aux violences sexuelles dans le secteur extractif informel.
D’où la nécessité d’agir au profit de ces populations, notamment par une meilleure orientation des interventions du Fond Social Minier. Ce dernier peut être activé à la demande d’un ministère, d’une collectivité locale ou d’organisations communautaires pour la réalisation d’initiatives communautaires.
Dès lors se posent les questions suivantes: - Comment faire de sorte que les jeunes (filles et garçons) disposent de nouvelles opportunités économiques à partir des retombées de l’exploitation des mines de la région?
- L’existence de formations dans les métiers de l’énergie et des mines favoriserait-elle l’insertion des jeunes ? Compte tenu de l’importance stratégique de l’accès à l’énergie, comment est-il possible d’obtenir la prise en charge de cette demande à travers la contribution effective des sociétés minières?
C’est pour répondre à ces questions qu’Oxfam, la Fondation Schneider, l’Agence Nationale pour l’Emploi des Jeunes, UN Women et le Lycée technique et industriel de Kédougou lancent une recherche pour comprendre les enjeux de l’accès à l’électricité en vue d’améliorer l’insertion économique des jeunes et des femmes.
ACTIVITES DES PARTENAIRES DANS LA REGION ET DANS LE SECTEUR ECONOMIQUE
OXFAM intervient dans la région de Kédougou par différents projets qui visent à augmenter la participation citoyenne en vue de réduire les inégalités économiques. Elle finance notamment une recherche sur la responsabilité sociale des entreprises (RSE), qui consiste en deux volets :
• mobiliser les populations pour plus de pression citoyenne sur le gouvernement, les collectivités locales et les entreprises privées, dans l’objectif d’asseoir une meilleure gouvernance des ressources minérales ;
• contraindre la responsabilité des entreprises extractives à travers une revalorisation du cadre légal de la Responsabilité sociétale des entreprises minières, qui devra aboutir à une stratégie nationale RSE dans le secteur minier au Sénégal.
L’ANPEJ développe dans la région, avec la société minière Téranga Gold, un partenariat orienté vers la promotion de l’emploi des jeunes, avec la mise en place d’un incubateur des métiers des mines.
Dans sa stratégie de maillage du territoire national, l’ANPEJ prévoit l’ouverture d’espaces emplois jeunes pour mieux répondre à la demande spécifique des jeunes de la région.Elle envisage aussi le financement de projets de jeunes générateurs d’emplois. La mise en place par l’ANPEJ d’un dispositif de formation et d’insertion économique des jeunes dans les métiers des énergies renouvelables dans la région contribuerait à favoriser sa mission de promotion de l’emploi.
OXFAM et l’ANPEJ ont signé en 2014 un mémorandum d’entente.
SCHNEIDER ELECTRIC, spécialiste mondial de la gestion de l’énergie, au travers de la Fondation Schneider Electric, s’investit énormément en Afrique de l'Ouest en s’inscrivant dans la lignée des partenariats menés avec des acteurs de l’éducation, de l’industrie et des ONG, visant à offrir des formations et des offres adaptées aux communautés les plus défavorisées. A travers son programme d'accès à l’énergie lancé en 2009, Schneider Electric veut permettre aux populations défavorisées d’acquérir des compétences et un savoir-faire pour accélérer le développement économique et social des pays. L'ambition de Schneider Electric est de former aux métiers de l’énergie près de 1 million de jeunes à l’horizon 2025.
UN Women considère que la transition vers l’énergie durable nécessite une modification du paradigme actuel dans lequel les femmes sont des pourvoyeuses et des utilisatrices passives de l’énergie en un paradigme où elles ont un rôle décisionnel pour promouvoir l’énergie durable et ses usages productifs en faveur d’une croissance inclusive.
Ce changement de paradigme nécessitera un renforcement de la voix et de l’action des femmes dans la formulation de politiques énergétiques tenant compte de la problématique hommes-femmes. Ce renforcement devra reconnaître et réduire l’écart entre les sexes pour ce qui concerne les risques d’investissement dans l’énergie renouvelable. En éliminant les obstacles structurels et la discrimination liés au sexe, la mise en œuvre de ces politiques réduira les risques d’investissement fondés sur le sexe, établira des règles de jeu équitables et augmentera l’attrait des femmes entrepreneurs pour le secteur énergétique. L’élimination des obstacles structurels et de la discrimination liés au sexe s’est révélée très efficace dans d’autres secteurs pour résoudre la disparité entre les sexes et promouvoir une croissance inclusive, notamment dans l’agriculture. Des mesures de soutien seront aussi nécessaires pour favoriser des services énergétiques tenant compte de la problématique hommes-femmes qui autonomisent les femmes et leur permettent d’accéder davantage aux services énergétiques et à de nouvelles sources de revenus.
MISSION ET TACHES DES CONSULTANTS / DU CABINET
Ils auront pour mission principale de réaliser une étude de faisabilité du projet «améliorer l’employabilité des femmes et des jeunes» dans les vingt quatre (24) villages du rayon minier de la Communauté rurale Khassanto (région de Kédougou) dont le document de projet est joint en annexe et fait partie des TDR. Cette étude de faisabilité permettra de comprendre les risques et opportunités de ce projet et d’évaluer sa pertinence notamment en regard des orientations stratégiques d'Oxfam, de l’ANPEJ, d’UN Women, du MFPAA, sa faisabilité technique, économique, son acceptabilité sociale et sa viabilité environnementale.
En particulier, le Consultant effectuera les tâches suivantes : - Conduire différents diagnostics dans un échantillon de 10 villages, sélectionnés selon des critères à convenir parmi les 24 ciblés, en prenant en compte les quatre volets suivants:
1.1. Volet économique :
1.1.1. diagnostic des activités et sources de revenus des jeunes et des femmes;
1.1.2. diagnostic des inégalités économiques par rapport aux autres régions
1.2. Volet social et genre: diagnostic de l’impact de l’exploitation minière sur les femmes et les jeunes :
1.2.1. Analyser la proportion et le type de violences basées sur le genre en lien avec l’extraction minière
1.2.2. Analyser les problèmes d’accès à l’énergie en lien avec la santé et éducation des femmes et des jeunes
1.2.3. Réaliser la cartographie des partenaires intervenant sur la question de l’égalité des sexes en lien avec l’extraction minière
1.3. Volet formation - insertion:
1.3.1. Diagnostic des besoins et des motivations des femmes et des jeunes
1.3.2. pour augmenter leur employabilité
1.3.3. pour leur autonomisation socio-économique
1.2.4 pour le financement d’activités génératrices de revenus
1.3.4. Diagnostic des métiers auxquels la population active souhaiterait être formée
1.3.5. Diagnostic des métiers auxquels la population active pourraient être formée au regard des besoins réels du secteur privé local notamment du secteur minier
1.3.6. Diagnostic de l’offre d’emploi actuelle du secteur privé local et de l’auto-emploi, comparé aux besoins des populations vivant dans la région.
1.4. Volet politique :
1.4.1. Analyser les impacts/défis/opportunités de la politique énergétique par rapport aux femmes et aux jeunes qui travaillent dans le secteur de l’agriculture
1.4.2. Analyser le positionnement politique et les moyens financiers des différents acteurs face à la situation des jeunes et des femmes :
1.4.2.1. les autorités locales,
1.4.2.2. l’exécutif national,
1.4.2.3. les industries extractives,
1.4.2.4. le Fonds Social Minier,
1.4.2.5. les acteurs de la société civile. - Etudier la problématique de l’électrification rurale dans la perspective du document de projet existant, en prenant en compte les quatre volets suivants:
2.1. Volets économique:
2.1.1. faire un état des lieux de l’accès à l’électricité des ménages;
2.1.2. faire un état des lieux du marché des énergies renouvelables dans la région, dans la perspective de l’installation de boutiques solaires communautaires.
2.2. Volet financier :
2.2.1. examiner la rentabilité de la vente de l’énergie à partir de systèmes solaires photovoltaïques dans des villages où vit une population à faible revenus monétaires;
2.2.2. proposer un business model qui garantit la pérennité des acquis du projet de formation / insertion;
2.2.3. déterminer les conditions de la mise en œuvre d’un centre de formation (ressources humaines, matérielles et financières) sur un horizon de fonctionnement de 10 ans;
2.2.4. proposer un budget pour les différentes étapes de la mise en œuvre du projet de formation / insertion;
2.2.5. Recommander la procédure à suivre et le Ministère à impliquer pour activer le Fonds Social Minier dans le financement du projet de formation / insertion.
2.3. Volet formation - insertion :
2.3.1. investiguer les potentialités d’emploi dans la région de Kédougou, notamment dans les sous-secteurs de l’automatisme et de l’électricité industrielle (secteur minier et autres), de l’agriculture/agribusiness, de l’approvisionnement des services de santé et d’éducation, de la restauration des industries extractives
2.3.2. étudier l’opportunité de la mise en place d’un centre de formation et de promotion de l’auto-emploi dans les domaines des énergies renouvelables, de l’automatisme industriel, de l’électricité industrielle et tout autre domaine susceptible de générer des emplois
2.3.3. Identifier les ressources humaines (formateurs) et les infrastructures (salles de formation, ateliers, etc.) utiles à la mise en œuvre du programme de formation
2.3.4. Définir les conditions d’une corrélation entre l’insertion professionnelle des jeunes et le centre de formation
2.3.5. vérifier la possibilité d’assurer la promotion de l’emploi vert (emploi salarié et auto-emploi) pour les jeunes et les femmes à travers l’accès à l’électricité;
2.4. Volet gestion de projet :
2.4.1. apprécier la pertinence, la faisabilité technique et économique, l’acceptabilité sociale et la viabilité environnementale du projet;
2.4.2. évaluer les risques, les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces du projet, en tenant compte des facteurs exogènes;
2.4.3. Dans l’hypothèse d’un rattachement du Centre de formation à l’ANPEJ (Ministère de la Jeunesse), définir le cadre de collaboration du Centre avec le Lycée technique et industriel (MFPAA), proposer les modalités d’ancrage institutionnel du centre, déterminer le cadre institutionnel des activités du projet; présenter les complémentarités entre les interventions de chaque partenaire et déterminer un cadre de partenariat pour la mise en œuvre du projet :
2.4.3.1. partenaires actuels: Schneider Electric, ANPEJ, UN-Women, Lycée technique et industriel, Oxfam
2.4.3.2. partenaires potentiels: GIZ, Teranga Gold
2.4.4. proposer un calendrier pour les différentes étapes de la mise en œuvre du projet.
DURÉE D’EXÉCUTION ET LIVRABLES
L’étude sera réalisée selon le chronogramme suivant:
1) Au démarrage du mandat, le prestataire produira une méthodologie d’intervention, un plan de travail et un calendrier ajusté aux échéances de réalisation des activités durant la période du contrat.
2) Quatre semaines après signature du contrat, un rapport intermédiaire de synthèse sera présenté au comité de pilotage de l’étude.
3) Huit semaines après signature du contrat, un rapport provisoire, incluant un «executive summary», sera transmis en version électronique 5CD en Word et papier et présenté au Comité de Pilotage, lors d’un atelier de restitution organisé par OXFAM.
4) Dix semaines après signature du contrat sera produit le rapport final, incluant un «executive summary», qui tiendra compte des remarques sur le rapport provisoire (en version électronique 5CD en Word et 5 exemplaires papier).
5) Enfin, une présentation (Power point) des résultats définitifs de l’étude de faisabilité du projet sera organisée par Oxfam à une date, dans un lieu et devant une audience qui seront déterminés d’un commun accord par les différentes parties.
ZONE D’INTERVENTION
Un choix par les Consultants, de 10 villages concernés par le projet, sur base de critères à convenir, parmi les (24) villages du rayon minier dans la communauté rurale Khossanto, située dans l’arrondissement de Sabodala, au Sud Est du Sénégal. Le village de Khossanto, chef-lieu de la communauté rurale est distant de Saraya, chef-lieu du département, de 45 km.
HOW TO APPLY:
PROFIL REQUIS POUR LES CONSULTANTS / LE CABINET
Economiste, Socio-Economiste, Ingénieur (Bac + 4) ;
Excellente compréhension des enjeux institutionnels des ONG, des entreprises privées et des services publics;
Très bonnes connaissances du monde rural et du contexte de l’électrification rurale;
Minimum 5 ans d’expérience dans les études de faisabilité des projets d’énergie renouvelables ou de création d’emplois vert ou de projets énergétiques en milieu rural, de traitement statistique et d’enquêtes en milieu rural;
Très bonnes capacités d’analyse et de rédaction;
Aptitude à faire des déplacements au niveau de la zone d’intervention du projet ;
Expérience en collecte et analyse de données sensibles au genre ;
La maîtrise des langues parlées localement est un atout.
Economiste, Socio-Economiste, Ingénieur (Bac + 4) ;
Excellente compréhension des enjeux institutionnels des ONG, des entreprises privées et des services publics;
Très bonnes connaissances du monde rural et du contexte de l’électrification rurale;
Minimum 5 ans d’expérience dans les études de faisabilité des projets d’énergie renouvelables ou de création d’emplois vert ou de projets énergétiques en milieu rural, de traitement statistique et d’enquêtes en milieu rural;
Très bonnes capacités d’analyse et de rédaction;
Aptitude à faire des déplacements au niveau de la zone d’intervention du projet ;
Expérience en collecte et analyse de données sensibles au genre ;
La maîtrise des langues parlées localement est un atout.
DOSSIER DE SOUMISSION
La proposition du prestataire devra contenir les éléments suivants :
Une lettre de soumission dûment signée;
Une offre technique (version électronique) faisant apparaître la méthodologie, les moyens mis en œuvre, le planning pour réaliser la prestation.
Les CVs des prestataires devront indiquer clairement les expériences similaires à l’objet de la prestation, avec mention des références et du domaine de spécialisation;
Un quitus fiscal s’il s’agit de consultants intervenant pour le compte d’un cabinet ;
Une offre financière libellée en version électronique, avec décomposition du budget, précisant le nombre de jours. Le tarif mentionné dans l’offre est non révisable. L’offre financière ne dépassera pas le montant plafond de 10 millions de francs CFA.
La proposition du prestataire devra contenir les éléments suivants :
Une lettre de soumission dûment signée;
Une offre technique (version électronique) faisant apparaître la méthodologie, les moyens mis en œuvre, le planning pour réaliser la prestation.
Les CVs des prestataires devront indiquer clairement les expériences similaires à l’objet de la prestation, avec mention des références et du domaine de spécialisation;
Un quitus fiscal s’il s’agit de consultants intervenant pour le compte d’un cabinet ;
Une offre financière libellée en version électronique, avec décomposition du budget, précisant le nombre de jours. Le tarif mentionné dans l’offre est non révisable. L’offre financière ne dépassera pas le montant plafond de 10 millions de francs CFA.
PRÉSENTATION DES OFFRES
Les offres technique et financière doivent parvenir avant le 4 janvier 2016 à minuit sous l’objet Kédougou-employabilité aux adresses suivantes:
Les offres technique et financière doivent parvenir avant le 4 janvier 2016 à minuit sous l’objet Kédougou-employabilité aux adresses suivantes:
- dakar@oxfamnovib.nl
- éventuellement au siège dOXFAM situé Rue MZ 210 Fenêtre Mermoz, BP 7200, Dakar, SENEGAL DEPOUILLEMENT ET EVALUATION
Le dépouillement aura lieu dans les bureaux d’OXFAM. Un Comité de Pilotage sera chargé d’évaluer les offres recevables. Le choix final se fait selon le principe de la qualité technique et du prix des offres.